Un lundi d’octobre.

L’été perdure, les couleurs automnales sont parfaites, bref je dois y aller.  La randonnée est prévue au départ du parking de « l’auberge du ballon d’Alsace » là où il y a la moto, direction Rouge Gazon (station de ski dans les Vosges). 9h30 départ de Belfort, je m’aperçois en chemin que j’ai oublié mes chaussures de montagne, demi tour illico. Petite vérification, j’ai bien mes deux appareils photos, les batteries, les objectifs, une bouteille d’eau, des gâteaux, un k-way, il fait 14° (annoncé 24°) mais on ne sait jamais. Il ne reste plus qu’a s’arrêter chercher un casse croute, chose faite à Giromagny. Le sac s’est alourdi, je le verrouille aux épaules. 11h je décolle du parking, direction le sommet du ballon. 10min plus tard j’y suis, je contemple la panorama, je m’aperçois que je suis seul et me dit que je vais emprunter un sentier que je n’ai jamais vu sauf sur mon écran d’ordi. Autant prévenir tout de suite, cette rando je l’avais prévue de nuit en raquette cet hiver, mais un ami avisé m’a conseillé de la faire une première fois, de jour. Le GR5 est devant moi, je m’engage…. trois heures plus tard j’arrive sur une prairie.

 

La faim se fait sentir. Les panneaux m’indiquent Rouge Gazon à gauche et le col des Crêtes à droite. Je n’hésites pas une seconde, je saute à droite. Ne connaissant pas, je voulais découvrir, j’ai donc changé mon plan initial, peu importe!

En rentrant dans la foret, le terrain est en fort dévers, le sentier se rétréci. Entre la cime des arbres, je distingue le bleu turquoise du lac des perches en contre bas. Tout en marchant je garde un oeil sur le chemin pour ne pas tomber, et l’autre balaie le lac qui joue a cache cache avec la foret, on ne sait jamais La Photo est peut être là.  100 mètres passent puis 200, quand soudain, la sensation d’être espionné, difficile à décrire mais je sens quelque chose. Je scrute autour de moi et fini par apercevoir qu’entre le lac et moi il y a ce chamois, immobile, genre « je bouge pas je suis invisible ». Je le mitraille avec le petit appareil photo que j’ai autour du coup, mais le zoom est trop court à mon gout. Je décide de me libérer du sac à dos très discrètement pour y sortir le gros reflex avec un 100mm. Bingo, je l’ai en main, je l’allume, la batterie clignote, bref elle est HS. Le chamois est toujours là, curieux  mais méfiant, un autre le rejoint maintenant ils sont deux a me fixer. SUPER. Pas de panique, j’en profite pour choper la deuxième batterie de secours. Surprise, elle est HS aussi. « Ca s’est fait! Bon ben on range tout et on continue » Je fais un pas, et les deux compères détalent dans la pente. Magique!

Je continue pour arriver à une table et ses deux banc où je sors mon casse croute, il est 14h et j’ai la dalle. Devant moi, la vallée avec Rimbach près Masevaux, mais le plus beau est ce lac à mes pieds. Quelle vue! 30 minutes s’écoulent je remballe tout en vérifiant bien que rien ne traine derrière moi.

Maintenant direction le ballon d’alsace. La fatigue se fait sentir, sûrement la digestion. J’arrive à la Roche de l’Enfer (1101m) la vue est superbe, une température de 24 degré, il y a une table, …, j’en profite pour y faire un somme. Lunette sur les yeux, ca ne suffit pas, le soleil est trop fort, j’abaisse ma visière de casquette. Là je suis bien, j’attaque la sieste, bercé par une légère brise et le bruit des feuilles qui tombent. Le top! Petit étirement, je me réveille doucement pour finir les deux dernières heures qui me ramèneront à ma voiture.

En chemin une petite bifurcation s’offre à moi, je décide de passer coté vosgien pour y découvrir un abri « la petite chaume ». J’y passe vite fait, le soleil commence à se cacher, l’endroit est glauque, il reste encore une bonne heure de marche. A cette heure le  le sommet cache le soleil, je suis dans l’ombre, la fraicheur commence à se faire sentir.

Dernière ligne droite, le sommet du ballon est devant moi, le plus dure reste à faire, crapahuter entre ces rochers.

Je fini mes derniers pas, le soleil en pleine tronche, il m’oblige à baisser le yeux. Il est 18h, je suis au sommet, c’est beau mais le vent se lève et la température baisse sérieusement. Je cours à l’auberge et commande une grande grenadine à l’eau.(oui, oui, j’ai bien dit « grenadine »). Bref, j’ai plus de pieds, mais quelle belle journée d’automne.

Conclusion:

Quand tu te fais toaster des tartines au p’tit dej, n’oublies pas de les mettre dedans avant de régler sur 2-3. « Oui, oui cela m’est arrivé!!! »

Checker si tu as ton matos de rando, et bien tout ton matos de rando (pompes comprises)

idem pour le matos photos,(je savais que la 1ere était vide mais je pensais l’autre pleine)

Et une bouteille d’un litre d’eau pour 6heures de rando, c’est vraiment trop juste!!!